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L’ensemble des économies européennes ont été affectées par la crise sanitaire. Mais, sous l’effet des différentes politiques de soutien et d’accompagnement, et grâce à un effort vaccinal généralisé en Europe, la reprise économique se fait déjà sentir. Ainsi, si l’on s’en réfère à l’indice du moral des consommateurs mesuré par la Commission Européenne, il apparaît qu’il n’a jamais été aussi élevé depuis juin 2018, soit 18 mois avant le début de la crise de la COVID-19. Si l’on considère les 27 pays de l’Union européenne, l’indice gagne 1,9 point et s’établit à 102,2 points. Mais tous les pays ne sont pas égaux.

Reprise économique européenne : des chiffres encourageants

C’est en Allemagne que les consommateurs sont les plus confiants (+4 points), talonnée de près par la France (+2,6 points). Mais cet indicateur n’est pas le seul à suggérer une relance économique imminente. Ainsi la Banque Centrale Européenne a-t-elle révisé ses prévisions.

Selon la BCE, l’Europe devrait retrouver un PIB comparable à celui de l’avant-Covid au premier trimestre 2022. La croissance pour 2021 devrait par ailleurs s’établir à 4,6% contre 4% comme initialement prévu au printemps.

 

(Source : Le Monde).

De son côté, l’agence Standard & Poor’s a annoncé à la fin du mois de juin qu’elle revoyait, elle aussi, ses prévisions de croissance du PIB sur la zone Euro à la hausse (de 4,2 à 4,4% pour 2021 et de 4,4 à 4,5% pour 2022).
 
(Source : Le Revenu).

Il ne faut bien entendu pas négliger l’impact de la consommation en tant que moteur de la reprise. Il faut dire qu’au fil des restrictions sanitaires et des limitations d’accès physiques aux lieux de consommation, les consommateurs européens ont eu l’opportunité d’épargner. Selon Euler-Hermes, le bas de laine des Européens a grossi de près de 450 milliards d’euros… (Source : Euler-Hermes). Une manne qui sera massivement réinjectée dans l’économie dès que les consommateurs pourront renouer avec une vie normale. Une perspective toutefois mise à mal par un variant Delta qui gagne chaque jour du terrain et pourrait bien remettre en cause ces prévisions enthousiastes.

La relance en France

Si la consommation est naturellement l’un des premiers moteurs d’un retour de la croissance, la confiance des acteurs économiques est également un élément clé. Sur ce plan, la France tire son épingle du jeu. L’indice des Directeurs d’Achat (PMI) du Secteur manufacturier français se maintient au seuil élevé de 63,1 points, tandis que l’indice PMI du secteur des services a atteint à 56,6 points en mai 2021, contre 50,3 en avril (Source : Trandingsat). Un record depuis plus de 10 mois.

Parmi les éléments expliquant ce relatif optimisme, on retiendra bien sûr l’entrée en application du Plan de relance européen. Une récente analyse de La Banque Postale Asset Management estimait que le plan de relance ajouterait au moins 0,5% à la croissance de la zone euro d’ici fin 2022 (Source : La Banque Postale AM). Le 23 juin dernier, Ursula von der Leyen a officiellement entériné le projet français de plan de relance économique. Après un premier déblocage de 10 milliards d’euros depuis le début de l’année, 60 autres milliards devraient être déployés en soutien de l’économie française d’ici la fin 2021. Transition énergétique et transformation numérique seront les deux axes qui bénéficieront de ces soutiens.

Espagne et Italie : des soutiens marqués

Si la France bénéficie du plan de relance économique européen, l’Italie et l’Espagne disposeront d’un soutien encore plus important. L’Italie devrait ainsi pouvoir s’appuyer sur 191,5 milliards d’euros de subventions et de prêts financiers, tandis que l’Espagne devrait percevoir quant à elle près de 140 milliards d’euros. Des montants qui ne suffisent pourtant pas pour susciter la confiance chez les consommateurs ibériques. Ainsi, l’Espagne est le pays où le moral des entrepreneurs et des consommateurs baisse le plus (-2,2 points). Pourtant, la baisse du chômage est engagée en Espagne. Au 30 juin, le ministère du travail espagnol indiquait ainsi que près de 170 000 Espagnols avaient retrouvé un emploi en un mois. Un chiffre qui ne fait malheureusement pas oublier les quelques 3 600 000 chômeurs toujours recensés.

Le constat est différent de l’autre côté des Alpes. En effet, le gouvernement italien a annoncé la fin du gel des licenciements économiques qui avait été décrété en mars 2020 par Giuseppe Conte. Depuis le 1er juillet, les entreprises peuvent de nouveau recourir au licenciement pour raisons économiques. Une réalité qui pourrait, selon les observateurs italiens les plus pessimistes, susciter 200 à 400 000 destructions d’emplois. Une prévision que ne partage vraisemblablement pas l’ISTAT (l’Institut des Statistiques italien) qui a relevé ses prévisions de croissance pour 2021 de 0,7% (passant de 4 à 4,7).

L’ère post-covid s’ouvre, malgré des incertitudes majeures, sur une note d’espérance forte, tempérée par des réalités complexes. Toutefois, la nécessité de s’engager sur la voie de la relance économique, tant pour les citoyens européens que pour l’ensemble des entreprises et des industries, devrait inciter chacun à créer les conditions d’une reprise palpable et pérenne.

Printemps 2021 : la reprise économique est amorcée.

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