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Pour les ressources humaines, le recrutement est bien souvent une question délicate. Un DRH aura davantage tendance à privilégier des profils expérimentés, flexibles et courant par sécurité. Loin des idéaux des jeunes diplômés misant davantage sur l’intérêt du poste, les perspectives de carrières et l’environnement au travail.

C’est bien connu, le monde du travail peut être parfois cruel pour les nouveaux venus. Entre les stages à répétition, parfois non rémunérés, souvent ennuyeux, dans des conditions de travail plus que limites, les étudiants ont pour la plupart serré les dents bien longtemps avant de décrocher leur diplôme. Privilégier le bien-être et l’intérêt du travail devient ainsi naturel après tant d’épreuves. Du côté des employeurs, le marché de l’emploi a profondément modifié les conditions d’embauche, mais aussi les exigences. Une grande fracture entre deux mondes s’est formée…

Les employeurs et la tentation des candidats homogènes                  

Si les entreprises se montrent réticentes pour recruter en CDI, elles le sont également sur les profils des candidats. Un recruteur sélectionnera un profil « copié-collé » et expérimenté sur un poste similaire au détriment de quelqu’un démontrant un intérêt particulier pour le job. En réalité, il s’agit pour l’entreprise de limiter les risques à l’embauche en privilégiant des profils flexibles. Selon une enquête Monster-IFOP, le temps de recrutement est passé d’en moyenne de 4 semaines en 2012 contre 6 semaines en 2016. Pire, la France est championne du monde de longueur des processus de recrutement ! Malgré ça, la short list des candidats sélectionnés est aujourd’hui très courte et parfois inexistante. 

Lorsqu’un cabinet de recrutement a sélectionné le bon candidat, le profil est envoyé à l’entreprise qui la plupart du temps ne tarde pas à lui proposer un contrat sans véritablement vérifier ses qualifications. C’est un fait, les recruteurs se méfient de la Génération Y conscients du rapport particulier qu’elle entretient avec l’entreprise. Elle est perçue comme très volatile, souhaitant décrocher un premier poste pour un temps relativement court avant de tenter l’expérience à l’étranger.

La Génération Y souhaite imposer ses codes au travail

Souvent perçues comme allergique à la hiérarchie, soucieux de conserver leur vie privée et avec la fibre entrepreneuriale, la Génération Y bouleverse le monde de l’entreprise à sa manière. La première raison vient de la difficulté à trouver un emploi, les jeunes diplômés se montrent certes flexibles quant à la nature du contrat, mais rechignent à aller à l’encontre de leurs codes. La priorité est ailleurs, avec en première ligne l’intérêt du travail en lui-même. Lors du processus du recrutement, le candidat sera particulièrement sensible aux missions qui lui sont proposées et à la totale transparence vis-à-vis de la culture de l’entreprise.

Contrairement à ses ainés, cette génération cherche de l’aventure et n’hésite pas à multiplier les expériences. La rémunération reste un facteur important malgré tout dû généralement au coût des études. Ils sont cependant prêts à accepter une rémunération plus faible s’ils jugent une entreprise socio-responsable (mettant l’accent sur les compétences, le niveau de satisfaction des employés, la création d’emploi…). Ils ont besoin de se sentir apprécié par leur employeur et soutenu dans le développement de leur carrière.

Hyperconnectée, la Génération Y est généralement sous l’influence d’internet et des médias. L’environnement de travail auquel ils aspirent se constitue d’espaces ouverts, connectés et multiculturels. Le travail collaboratif est primordial pour cette génération. Coté management, l’autorité ne fonctionne pas avec « Millenials » et la hiérarchie n’est pas forcément synonyme de recadrage, bien au contraire. Un manager qui saura transmettre les informations clairement et impliquer ses équipes sera rapidement perçu comme un modèle. Le management participatif n’est plus une option, mais une obligation, tout comme le bien-être au travail.


Cette génération n’en demeure pas moins consciente des réalités. À commencer par celle qui témoigne du changement du travail et qu’ils devront sans doute travailler plus longtemps que la génération précédente. Elle est prête à le faire, mais ont besoin que leur job évolue tout au long de leur carrière. Les entreprises qui parviennent à dompter ces jeunes diplômés sont ceux qui intègrent ces nouvelles valeurs en leur sein.

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