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CFO, une fonction en pleine mutation qui doit aujourd’hui faire face la crise

La digitalisation constitue un facteur de succès important dans la gestion de la crise. Les entreprises qui avaient déjà digitalisé certaines fonctions RH comme les bulletins de paie ou la signature des contrats de travail sont aujourd’hui avantagés et l’écart se creuse entre elles et celles chez qui la digitalisation était moins développée. Nombre d’entre elles commencent à mettre en place des échéanciers pour leurs demandes de reports de charges et engagent des discussions avec les banques pour obtenir du financement.

Certains secteurs d’activité, notamment celui de l’automobile, prévoient une reprise progressive qui ne surviendrait pas avant le mois de septembre, dans l’hypothèse la plus optimiste, voire pas avant 2021. Cette situation pose un véritable problème, car relancer l’activité à hauteur de seulement 10 % ou 15 % de sa capacité initiale générerait des pertes comptables colossales. La crise aura des conséquences négatives sur les comptes d’exploitation des entreprises. Celles-ci devraient toutefois tenir grâce aux outils mis en place pour leur donner accès à des liquidités.

La banque publique d’investissement (BPI) a mis en place un report automatique de six mois des règlements et remboursements qui étaient prévus.

Dans la perspective d’optimisation de la trésorerie, les entreprises qui ont contracté des crédits d’impôt et qui clôturent leurs comptes le 31 mars peuvent également déposer immédiatement le remboursement des crédits. Le coût du financement du prêt garanti par l’État (PGE) n’étant pas connu à ce jour, les entreprises auront toutefois intérêt à s’assurer que le secteur bancaire, indépendamment du fait qu’il ne puisse demander une garantie supplémentaire sur ce type de crédit déjà garanti à 90 %, ne profite pas de la situation le moment venu.

La remontée des dividendes a également fait l’objet d’échanges avec les pools bancaires, car elle est utilisée pour le paiement du PGE. Le choix de certaines entreprises de la reporter à l’année suivante a été compris par les actionnaires.

Le sujet des locations s’avère tout aussi délicat. Certaines entreprises renégocient avec les banques leurs crédits immobiliers et formulent des demandes de reports de six mois, acceptées dans leur grande majorité. Elles gèlent également leurs prochaines acquisitions. L’une des principales difficultés du sujet réside dans le fait que les entités auprès desquelles les entreprises sollicitent des reports de loyers se trouvent elles-mêmes dans des situations difficiles.

Quant aux entreprises qui possèdent également le statut de bailleurs, certaines ont choisi d’accepter les reports de loyers jusqu’à la fin du confinement, puis de mettre en place un étalement des paiements à partir du mois d’octobre. Néanmoins, s’il est prévisible que de nombreuses entreprises déposent le bilan, celles qui résisteront à la crise pourront saisir des opportunités extraordinaires, notamment immobilières.

Outre le contexte sanitaire, la reprise sera complexifiée par les mesures de protection que les entreprises mettent en place pour se protéger. Le succès du redémarrage dépendra essentiellement de leur capacité à obtenir des commandes confirmées par des clients qui sont capables d’en prendre réception, ainsi que d’assurer un niveau d’activité raisonnablement productif.

De Business Partner à Business Maker ?

La crise a précipité nombre de collaborateurs dans une situation de télétravail inhabituelle qu’ils n’avaient pas forcément souhaitée. Le rôle des partenaires de la direction se révèle alors essentiel pour permettre à l’entreprise de composer avec des individus qui ne savent pas toujours gérer le télétravail ni les cycles de baisse d’activité. Ces partenaires remplissent un rôle d’accompagnement, de transparence et de clarification permanent.

Pour continuer à gérer l’entreprise et la protéger, il faut ainsi incarner un véritable meneur d’équipe et faire preuve de créativité.

Comment assurer et faire évoluer le rôle du CFO dans la transformation de l’entreprise ?

Les activités étant figées sur leur partie opérationnelle, le premier objectif réside dans la sécurisation du court terme avec l’obtention de liquidités et l’établissement d’estimations basées sur plusieurs scénarios de reprise. Les entreprises devront ainsi s’assurer que ni elles ni leurs clients ne rencontreront de difficultés de paiement, mais elles devront aussi veiller à pouvoir répondre à la demande même si elles ne fonctionnent pas au maximum de leur capacité.

Enfin, elles devront veiller au respect des mesures de distanciation sociale pour éviter de mettre en péril leur cycle de production et la santé de leurs collaborateurs. Certaines d’entre elles proposent déjà aux salariés de revenir travailler sur site sur la base du volontariat.

Même si elles sont accaparées par la gestion de la crise et la préparation de l’après, les entreprises ne doivent pas relâcher leur vigilance sur d’autres sujets, car certains individus profitent du désordre généré par la situation sanitaire pour multiplier les tentatives de fraude et les cyberattaques se multiplient.

À propos du Digital Finance Lab

Le Digital Finance Lab est un laboratoire à idées, un espace de partage d’expériences, de visions et de convictions entre pairs, confidentiel et restreint. Talentia, qui est à l’initiative de la création de ce club, est une ETI qui accompagne ses clients dans l’amélioration de l’efficacité des fonctions RH et finance.

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