L’institut d’analyses économiques Rexecode a réalisé une étude fin avril sur la population des ETI et des grandes entreprises. Il a ainsi constaté que la grande majorité d’entre elles avaient su préserver leurs liquidités grâce à l’inclination des banques à se montrer conciliantes envers leurs partenaires de longue date en acceptant de repousser leurs échéances. Le CFO est désormais atout majeur de la reprise économique.
L’environnement économique des ETI à l’heure de la reprise
Les entreprises qui entretenaient de bonnes relations avec leurs banques n’ont pas rencontré de difficultés particulières pour sécuriser leur trésorerie, mais celle-ci doit néanmoins demeurer un sujet de vigilance pour les mois à venir.
La construction d’un tableau de bord mis à jour deux fois par semaine au minimum doit permettre de suivre l’évolution des commandes et la montée en charge des ressources. Ce tableau offre une meilleure visibilité aux CFO sur l’évolution du carnet de commandes et doit permettre une adaptation satisfaisante du retour du personnel placé en chômage partiel pendant la crise. Il doit également aider à la création d’un forecast qui permettra aux actionnaires d’anticiper la sortie de la crise en déterminant si la baisse de productivité s’oriente plutôt vers une courbe en X ou en Y.
Beaucoup de CFO estiment qu’une année sera nécessaire pour que l’activité des entreprises retrouve le niveau qu’elles enregistraient avant la crise, mais il faudra peut-être encore davantage de temps. Les grandes entreprises se montrent prudentes quant à l’avenir, car la demande et ses possibles fluctuations dans ce contexte d’incertitudes restent encore inconnues. L’activité devra être gérée au jour le jour tant que les stocks n’auront pas été assainis et que le développement commercial n’aura pas repris dans l’ensemble du monde.
Les entreprises doivent donc viser un équilibre économique qui implique de ne pas rouvrir trop précipitamment des capacités de production coûteuses à maintenir. Des indicateurs financiers doivent permettre d’ajuster la stratégie au plus près de la réalité du marché.
La priorité de la plupart des entreprises consiste dans la réouverture de leurs usines, agences ou magasins. Même si l’e-commerce a augmenté pendant le confinement, il n’a pas compensé la perte de chiffre d’affaires des magasins. Ceux-ci doivent en outre engager des frais dans des équipements et fournitures sanitaires destinés à protéger collaborateurs et clients.
Une autre difficulté de la reprise réside dans l’ignorance des entreprises du taux de fréquentation de leurs sites et du comportement de leur clientèle selon beaucoup de CFO. Toutes prévoient une baisse du chiffre d’affaires jusqu’à la fin de cette année civile. Il importe donc qu’elles ajustent efficacement leurs effectifs comme leur achat de marchandises en fonction des taux de fréquentation et de consommation.
Certaines d’entre elles, afin de garder le contrôle sur leur chiffre d’affaires par rapport à leurs indicateurs et au nombre de personnes nécessaires pour produire ces quantités en parallèle, adaptent leurs horaires d’ouverture à la marge.
La crise du Covid-19 a modifié les logiques de stock qui primaient auparavant. Désormais, les réapprovisionnements s’effectuent de manière beaucoup plus souple, selon les besoins.
Quoique la situation actuelle nécessite une réactivité exemplaire de la part des entreprises, celles-ci ne doivent pas agir dans une urgence démesurée si elles souhaitent préserver leur équilibre, car il est facile de détruire et difficile de déconstruire. Cette vérité se vérifie d’autant plus dans le cas d’entreprises possédant de la main-d’œuvre qualifiée, qui se fait rare.
Ainsi, les entreprises ont tout intérêt à se montrer précautionneuses dans leur gestion de la reprise et anticiper les conditions dans lesquelles elles disposeront à nouveau de visibilité et d’un niveau d’activité plus conséquent.
Digitalisation des processus financiers incitée par la crise
Dans ce contexte d’incertitudes, la gestion des budgets et des analyses financières dans leurs versants planning et estimation semble devoir rester prioritaire.
Quant au suivi et à l’optimisation de la trésorerie, les CFO des entreprises devraient les apprécier encore plus qu’auparavant.
Les collaborateurs d’entreprises qui ne possédaient pas d’outils de remontée automatisée des éléments comptables se trouvaient obligés de se rendre sur site pendant le confinement afin d’aller chercher les informations qui leur manquaient. Ceux qui n’étaient pas contraints à un tel déplacement devaient parcourir les réseaux informatiques à la recherche des éléments dont ils avaient besoin. Ces défaillances ou complications ont démontré la nécessité d’un travail de simplification des outils, mais également un travail sur l’aspect de granularité des systèmes.
Par ailleurs, la persistance prévisible du télétravail pour les prochains mois ou semaines commande la digitalisation des factures entrantes et sortantes. Cette digitalisation et la refonte des données se révéleront aussi appréciables si les collaborateurs se trouvaient à nouveau dans l’impossibilité physique d’accéder aux sites et au courrier.
En revanche, certaines entreprises ont pu gérer leur clôture de comptes à distance avec les commissaires aux comptes, et permettre à leurs clients de s’acquitter de leurs factures grâce à des liens de règlement envoyés par mail.
La crise du Covid-19 a révélé aux CFO que la simplification des outils aurait permis une meilleure optimisation des processus financiers.
À propos du Digital Finance Lab
Le Digital Finance Lab est un laboratoire à idées, un espace de partage d’expériences, de visions et de convictions entre pairs, confidentiel et restreint. Talentia, qui est à l’initiative de la création de ce club, est une ETI qui accompagne ses clients dans l’amélioration de l’efficacité des fonctions RH et finance.
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