Entrés par le marketing à des fins d’optimisation de la relation client, la digitalisation s’est peu à peu diffusée à tous les niveaux de l’entreprise : de la fabrication aux achats en passant par la production et la logistique. À l’ère du digital, les clients devenus rois attendent des offres exclusives à des prix toujours plus compétitifs. Au même titre dans les entreprises, la fonction RH se doit d’être acteur majeur de la transformation numérique, mais aussi de garantir un accompagnement de grande qualité aux collaborateurs.
Repositionner les ressources humaines avec le digital
Ce dernier apporte un soutien dans trois missions critiques.
- Customer-centric : Le premier consiste à accompagner l’entreprise dans son orientation centrée sur le client avec des collaborateurs engagés. Il s’agit de profiter du digital pour optimiser la relation avec le client. Il s’agit pour cela de disposer des outils nécessaires, y être formé, ainsi qu’aux nouveaux modes de travail qu’ils induisent.
- Employee-centric : La seconde consiste à recentrer les salariés au cœur des préoccupations RH. Aujourd’hui, ces derniers attendent de l’entreprise plus de flexibilité, de confiance, de responsabilités. Ce nouveau mode de travail nécessite également la révision des services délivrés par les RH aux collaborateurs, la transformation des espaces de travail et le déploiement de nouveaux outils.
- Business Partner : La troisième mission est de conférer un rôle de « business partner » à la fonction RH. À cette fin, elle doit utiliser pour son propre compte les innovations digitales qui la déchargent de tâches administratives et se focaliser ainsi sur des activités à plus forte valeur ajoutée.
Digitaliser pour améliorer la performance RH
Aujourd’hui la dynamique est lancée et la fonction RH est considérée comme pionnière en matière de digitalisation. Selon une étude de Markess de 2018, près de 60% des décideurs RH estiment leur fonction comme mature vis-à-vis du digital et plus de 70% d’entre eux voient celui-ci comme atout majeur pour améliorer la performance.
Également, la digitalisation a permis aux RH de se décharger d’un certain nombre de tâches. En 2018, 72% des décideurs RH ont fait part de la présence d’outils en self-service dans leur entreprise. Les collaborateurs et managers accèdent à une palette d’outils numériques destinés à les accompagner.
Les innovations en matière d’analyse contribuent par ailleurs à asseoir le rôle stratégique. Près de 80% des décideurs RH font désormais part d’un besoin fort pour analyser leurs données, bien souvent en croissance exponentielle.
Les outils analytiques de type prédictif et prescriptif apportent davantage de visibilité et favorisent ainsi les prises de décision. Les réseaux sociaux ont aussi une place majeure et permettent aux RH de mesurer le climat social en identifiant d’éventuelles tensions au sein de l’entreprise.
Développer un marketing RH
Tout comme les directions marketing et relation client qui ont pour mission de mettre en œuvre des actions pour attirer les clients, les DRH doivent séduire les candidats et fidéliser les talents en interne. Le digital accompagne pleinement cette évolution ! Plus de la moitié des décideurs RH interrogés par Markess voient dans le digital un moyen pour gérer les talents et leur marque employeur.
Conscients qu’offrir des perspectives d’évolution professionnelle est l’élément essentiel de fidélisation des collaborateurs, le digital permet de gérer plus facilement la mobilité interne. D’autres axes de fidélisation comme le travail à distance, l’expérience collaborateur sont à prendre en considération. Aujourd’hui, plus de 80% des décideurs RH le place dans le trop 3 de leurs missions.
Mettre le digital au service des collaborateurs
La génération des Millennials contraint les entreprises à fournir des services digitaux de qualité. Ces derniers souhaitent trouver dans leur travail les mêmes outils de communication omniprésents dans leur vie privée, permettant ainsi de se connecter aux applications de l’entreprise à toute heure et où qu’ils soient. Ainsi, en 2018, plus de 60% des décideurs RH envisageaient la mise en place d’un coffre-fort numérique et de la signature électronique.
Désireux d’acquérir de nouvelles compétences tout au long de leur vie professionnelle, la formation en ligne est une des préoccupations majeures de la fonction RH. Plus de 50% d’entre eux souhaitent mettre en place des MOOC (Massive Online Open Course) rapidement. Les COOC (Corporate Online Open Course) délivrant des contenus pédagogiques réservés aux collaborateurs et centrés sur les produits/services sont également entrés dans les entreprises. Plus de 60% des décideurs RH estiment qu’offrir des services adaptés aux attentes améliorent l’engagement.
Enfin, l’information est au centre des demandes interne. Alors que les objets connectés se développent dans le privé, les outils d’analyse et de reporting, simples à visualiser et à interpréter, offre aux managers des indicateurs facilitant leurs missions aux quotidiens.
Réorganiser la direction des ressources humaines avec le digital
La digitalisation ne se fait pas sans impacter la DRH. Plus de 80% des décideurs RH s’accordent à dire que la digitalisation de la fonction se fait avant tout par la mise en place de nouveaux modèles opératoires tels que le Cloud, SaaS, PaaS, etc.
Une prise de conscience non récente, car dès les années 2000 le mode « on demand » adopté au travers de solutions dédiées au recrutement faisait déjà l’unanimité. Désormais, le modèle a évolué vers le Cloud avec des solutions RH en mode SaaS comme la gestion des talents, du temps, de la mobilité, des successions, mais aussi des processus administratifs comme la paie ou la gestion des congés.
À l’instar de la direction marketing, la fonction RH est devenue l’un des métiers les plus adeptes du Cloud computing en 2018 avec plus de 70% des décideurs RH qui l’utilisent pour gérer toute ou partie de leur processus RH. Enfin, pour réussir sa transformation digitale, la fonction RH doit s’entourer des compétences adéquates. Les domaines d’expertises sont divers, du marketer RH au community manager en passant par le CDO (Chief Data Officer) ou le CLM (Chief Legal Officer). Sans oublier les nouveaux enjeux juridiques avec le RGPD qui ne laisse plus droit à l’erreur.
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