Informaticiens ou contrôleurs de gestion… à la recherche du mouton à 5 pattes !
La fonction finance est actuellement confrontée à des évolutions importantes.
Si le niveau de maturité des entreprises peut varier, la plupart d’entre elles se trouvent dans une phase de transition, avec un passage de la production vers l’analyse et des besoins accrus en termes de connaissances IT.
Dans ce contexte, l’émergence d’une nouvelle équipe finance est nécessaire. Les entreprises doivent faire monter en compétences leurs collaborateurs ou recruter pour se doter de nouveaux profils (data scientists, CTO…).
S’adapter à un marché de l’emploi en profonde mutation pour construire son équipe finance
Répondre à de nouvelles attentes des candidats et des collaborateurs
La plupart des entreprises s’accordent pour constater que le rapport de force qui existait traditionnellement lors des recrutements a changé. Cette nouvelle donne est récente, en tout cas en France. Désormais, tous les candidats qui se présentent en entretien ont plusieurs pistes, voire déjà d’autres propositions.
Améliorer l’expérience collaborateur
Dans ce contexte, votre entreprise doit apparaître comme la plus attractive.
Les candidats s’intéressent évidemment au contenu du poste et aux conditions salariales, mais de nouvelles attentes prennent une place croissante.
Le télétravail et une certaine flexibilité dans l’organisation du travail ne sont plus des options.
Des engagements réels doivent également être pris en matière de RSE, sur tous les sujets : développement durable, égalité entre les femmes et les hommes, diversité…
De manière générale, l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle constitue désormais une priorité. Cette quête peut parfois être perçue comme une marque de désengagement quand elle s’accompagne d’un strict respect des horaires par exemple. Elle peut également être vue comme un manque d’ambition quand elle se traduit par un rejet des responsabilités. Certains collaborateurs n’hésitent plus à renoncer à des mobilités internationales. Celles-ci étaient jusqu’à présent très prisées. En effet, elles signifiaient en général un réel accélérateur de carrière.
Vers un changement profond
Face à ces évolutions, des entreprises s’interrogent sur la pertinence de maintenir le statut cadre de certaines populations, comme les contrôleurs de gestion. Il leur est difficile de franchir le pas, sous peine d’attirer encore moins de candidats lors de leurs recrutements.
Le décalage s’accentue cependant entre cette réalité et le mode de fonctionnement des ETI. Celle-ci se caractérisait notamment par des dépassements de fonction assez fréquents.
Aujourd’hui, l’enjeu est de dépasser les schémas qui prévalaient jusqu’à très récemment et d’accepter de se remettre en cause avec humilité. Surtout dans les régions qui sont pratiquement en plein emploi.
La filière finance connaît actuellement une forte proportion de postes vacants. Pour sortir de cette situation, il est indispensable de s’adapter et d’être à l’écoute des candidats et des collaborateurs.
Les entreprises peuvent influer sur certains éléments, mais d’autres sont d’ordre sociétal. Ils constituent une véritable révolution culturelle et s’accompagnent d’un changement profond dans le rapport au travail.
Donner des perspectives
Paradoxalement, alors que beaucoup d’entre eux rechignent à s’investir au-delà du périmètre de leur zone de confort, l’une des principales attentes énoncées par les candidats et les collaborateurs est d’avoir des perspectives d’évolution.
Même si leur loyauté vis-à-vis de l’entreprise est moindre et qu’ils n’hésiteront pas à partir si l’occasion se présente, ils veulent savoir qu’ils pourront progresser. Il s’agit souvent d’une condition pour conserver les talents.
Organiser des parcours de carrière peut être compliqué dans une ETI. En effet, les lignes hiérarchiques sont parfois assez courtes, limitant les possibilités d’accéder à des postes de management.
Dans ces conditions, l’une des solutions peut être de proposer des formations. Aussi, de mettre en place des mobilités transverses, avec des passerelles vers d’autres métiers.
Les transformations en cours au sein de la fonction finance constituent également une opportunité. En effet, elles font apparaître de nouveaux besoins, particulièrement en termes d’analyse.
Faire évoluer son équipe finance et tirer parti des expertises internes peut être un moyen d’y répondre. Cela tout en prenant en compte les aspirations au changement de certains collaborateurs.
Faire évoluer les pratiques pour renforcer votre équipe finance
Repenser le recrutement
Recruter est devenu de plus en plus compliqué pour les entreprises. Elles peinent à attirer des candidats. La grande majorité des personnes qui postulent ne correspondent pas du tout aux profils recherchés. Beaucoup d’ETI manquent en outre de visibilité. Selon leur secteur d’activité, elles sont en effet peu connues, même localement.
Les méthodes de recrutement
Face à ces difficultés, l’activation des réseaux internes et les mécanismes de cooptation peuvent être des canaux très efficaces.
Le recours à la chasse paraît également être une solution intéressante. Certaines entreprises la pratiquent désormais systématiquement pour les postes de cadres. Elles s’interrogent aussi sur l’opportunité de l’étendre à d’autres profils.
Pour les postes de début de carrière ou qui ne nécessitent pas trop d’expérience, constituer un vivier de stagiaires ou d’alternants est un moyen d’avoir des candidats qui ont l’avantage de déjà connaître l’entreprise. Parfois, un accompagnement peut être mis en place pour intégrer des profils plus juniors que ceux initialement souhaités et les faire monter rapidement en compétences.
Attirer les talents
Dans un environnement où les candidats ont potentiellement plusieurs offres, il est indispensable de se montrer réactif et de proposer une expérience de qualité. Ainsi, des entreprises misent sur un parcours de recrutement digitalisé, intuitif et convivial. Une stratégie gagnante face à leurs concurrentes utilisant encore des fichiers Excel et des processus de prise de rendez-vous très longs.
Certaines entreprises ont par ailleurs constaté que l’évolution du marché de l’emploi pouvait constituer une opportunité pour les ETI. De nouveaux profils de candidats font en effet leur apparition depuis quelques mois, particulièrement en Ile-de-France.
Il s’agit de salariés en poste dans de grands groupes, qui ne veulent plus perdre de temps dans les transports et qui ont pour objectif de travailler à proximité de chez eux. L’une des difficultés est souvent leur niveau de salaire mais certaines personnes sont prêtes à des concessions en contrepartie d’une meilleure qualité de vie.
S’appuyer sur des ressources temporaires
Lorsqu’elles ne peuvent offrir que des perspectives de carrière limitées, les ETI doivent en tirer les conséquences. Elles doivent accepter d’emblée que les collaborateurs qu’elles recrutent ne resteront pas durablement dans leurs effectifs. Certaines d’entre elles ont ainsi créé des postes qui leur permettent d’accélérer leur transformation. Elles proposent des salaires élevés pour attirer des profils probablement surqualifiés, mais qui apporteront leur expertise pour quelque temps.
Le Contrat à durée déterminée
Compte tenu des contraintes posées par le CDI français, le recours à des managers de transition et à des freelances s’est récemment développé. En effet, ils bénéficient généralement d’une grande capacité d’adaptation et apportent un regard extérieur.
L’un des principaux freins est toutefois le coût, souvent au moins le double de celui d’un salarié. Il peut également être difficile d’intégrer ces personnes dans l’organisation. Cela pour des raisons culturelles, mais aussi parce qu’elles peuvent compliquer la gestion interne des carrières.
Le CDD ne semble pas être un moyen pertinent de limiter l’investissement, en raison d’un manque de souplesse. La période d’essai est notamment très courte.
Plateforme de freelancing
En revanche, l’utilisation de plateformes dédiées au freelancing donne la possibilité d’accéder à une offre de talents très vaste et pas forcément si coûteuse.
Elles facilitent la mise en relation des entreprises avec des personnes qui ont les compétences qu’elles recherchent, mais qui ne sont pas disponibles à temps complet, car elles ont aussi des projets qu’elles aspirent à réaliser en parallèle.
Ces collaborations sont généralement bénéfiques et extrêmement enrichissantes pour les 2 parties. C’est sûrement une solution pour venir renforcer votre équipe finance.
Ce nouveau mode de fonctionnement correspond aux attentes d’un nombre croissant de personnes en termes de liberté et d’alternance entre des périodes d’activité professionnelle et de développement d’un projet personnel et aux besoins des entreprises, surtout les ETI, en termes de compétences et d’expertises. S’il reste difficile à faire accepter dans certaines organisations, il repose sur une logique de mission qui peut constituer une alternative à des formes de recrutement plus classiques.
Sur le même sujet :